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Parachat Ki Tavo Print Version
21 Elul 5779 | 21 Septembre 2019
Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun
Rabbanite Esther Jungreis a”h
Montrer le chemin
הורני ד' דרכך
Guide-moi, Eternel, dans tes voies (Tehillim 27:11, L’David Hachem Ori)
Pendant la guerre, mes parents décidèrent de rendre visite à mes grands-parents dans leur maison qui se trouvait à quelques bonnes distances de là où nous habitions en Hongrie. Nous fûmes heureux d’y arriver en vie parce que le voyage fut dangereux et nous eûmes très peur car mon père avec sa longue barbe noire et son chapeau de rabbin ne pouvait pas être confondu avec un non-juif. Avec l’aide de D.’, nous arrivâmes sans encombre.
A ce moment-là, c’était l’hiver et une très belle neige blanche tombait. Malgré le froid glacial, il y avait quelque chose qui me gardait particulièrement bien au chaud dans la maison de mes grands-parents pendant cette semaine : c’était les genoux de mon Zeidy (grand-père). Chaque matin quand il revenait de la synagogue, il étudiait le Talmud et moi j’étais confortablement installée sur ses genoux, je ne pouvais rêver d’une meilleure place. Bien calée dans les bras de mon Zeidy et balancée d’avant en arrière au rythme du son harmonieux de son étude à haute voix, j’étais heureuse. Ma Bubby (grand-mère) me préparait un thé chaud avec des cubes de sucre que mon Zeidy trempait d’abord dans le liquide chaud avant de me les donner.
C’était le dernier jour de notre visite alors que j’étais assise sur les genoux de Zeidy, je remarquais quelque chose d’anormal. Il tremblait. En levant la tête, je remarquais qu’il pleurait. Je ne savais pas vraiment ce qui se passait et je me levais subitement et courus chez mon papa. « Tatty, » dis-je, « pourquoi Zeidy pleure ? Qu’est-ce qui se passe ? » Me prenant par la main, mon père dit, « Mon cher enfant, allons-nous promener et je t’expliquerai pourquoi Zeidy pleure. »
En sortant, nous fûmes accueillis par les flocons de neige qui tombaient et par le givre qui s’était formé. Après quelques pas, mon père me dit, « Viens mon enfant, marche dans mes pas. » Nous avançâmes quelques minutes et puis nous nous arrêtâmes. Mon père me regarda à nouveau et dit tranquillement, « Sais-tu pourquoi je voulais que tu marches dans mes pas ? ». « Je crois, Tatty. C’est parce que la neige est si profonde et que tu ne veux pas que je tombe. En marchant devant moi, tu crées un chemin afin que je puisse être capable de marcher facilement derrière toi. »
« Oui, mon enfant, » dit mon père. « C’est exactement la raison pour laquelle Zeidy pleure. C’est parce qu’il a réalisé au moment où tu étais assise sur ses genoux, qu’il n’étudiait pas la Torah rien que pour lui, mais qu’il étudiait la Torah pour tracer un chemin pour toi et pour toutes les futures générations. La neige sera très profonde et tu risqueras de tomber plusieurs fois, mais chaque fois que tu tomberas, Zeidy aura tracé un chemin pour toi pour que tu puisses te relever et continuer à marcher. »
En toute honnêteté, je n’avais pas vraiment compris la profondeur des paroles de mon père à ce moment-là. J’étais juste une petite fille et je ne comprenais pas ce que cela signifiait. Mais très vite, je découvris que la neige était bien plus profonde que je ne l’aurais jamais pu imaginer. Et en effet, je tombais plusieurs fois. Mais chaque fois que je tombais, je me rappelais la voix de mon père. « Zeidy a tracé un chemin pour toi pour te relever et continuer à marcher ».
Chaque Juif, quel qu’il soit et où qu’il soit, a eu une Bubby et un Zeidy qui ont créé avec amour et affection un chemin pour lui. Le fait que nous soyons assis ici aujourd’hui en tant que juifs porteurs d’un si bel et éternel héritage n’est que grâce à leurs chemins. Et bientôt, ce sera notre tour de regarder nos enfants et petits-enfants et de dire, « Mes chers enfants, j’ai tracé un chemin pour vous. Vous risquez de tomber plusieurs fois dans la vie mais chaque fois vous serez capable de vous relever et de dire : « Zeidy a tracé un chemin pour nous permettre de nous relever et de continuer à marcher. »
Ceci est notre témoignage éternel de grands-parents, parents et enfants bien-aimés. Nous recevons des instructions des générations précédentes et les transmettons à la suivante, préparant le chemin pour le futur par amour pour notre famille, par amour pour le Peuple juif et par amour pour Hachem.
Alors que Roch Hachanah approche, et que nous cherchons à créer de nouveaux chemins pour la nouvelle année, nous devons nous rappeler que même si nous tombons, il existe toujours un chemin pour nous remettre sur les pieds. Nous ne sommes jamais seuls sur la route. Grâce aux conseils et à l’attention chaleureuse de nos grands-parents, de nos parents et principalement de Hachem, nous avons des pas à suivre. Nous pouvons être rassurés que quel que soit le nombre de fois que nous tombons, nous serons toujours capables de retrouver le chemin de retour pour être sur la bonne voie.
Rabbi Shlomo Farhi
Sur mon chemin
ולא נתן ד' לכם לב לדעת ועינים לראות... עד היום הזה
Mais Hachem ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir… jusqu’à ce jour (Devarim 29:3)
Après le décès de Yacov Gold z”l, la semaine de chiva (deuil) débuta pour son fils. De nombreux amis et connaissances vinrent lui rendre visite pour le consoler et pour lui apporter des paroles de réconfort.
Quelques jours plus tard, un homme vint et demanda à parler au fils de Yacov Gold. « Je dois vous raconter, » dit-il, « que votre père était quelqu’un de très spécial. Vous ne me connaissez pas et je ne vous connais pas mais je tiens à vous relater personnellement la chose suivante. » Très ému par les gentilles paroles de quelqu’un qu’il n’avait jamais rencontré, le fils écouta avec attention ce que l’homme expliqua avec force détails.
« Il y a quelques années, ma mère décida qu’elle allait aller à la synagogue en l’honneur du jour du yahrzeit de mon père. Ce n’est qu’à la fin de tout le service que ma mère rentra à la maison. Elle arriva à l’arrêt du bus de Queens, New York, et il pleuvait très fort. Sans autre option, elle s’assit dans le froid glacial et elle attendit le bus qui n’arrivait pas.
« C’est alors qu’un homme en voiture s’approcha. C’était votre père. « Où allez-vous ? » dit-il. « Dans le Lower East Side. » répondit ma mère. « Vraiment ? J’y vais aussi. Puis-je vous offrir de vous y emmener ? Il fait terriblement froid. » Très contente, elle accepta la proposition. Ma mère quitta le froid de l’arrêt du bus et entra dans la voiture bien chauffée.
« Quand votre père arriva dans le Lower East Side, il dit à ma mère. « J’ai aussi un yahrzeit aujourd’hui et j’habite aussi dans ce quartier. Si vous le voulez, ce même jour l’année prochaine, je peux vous amener et vous ramener de la synagogue ». Ma mère qui venait juste d’avoir très froid à l’arrêt du bus, était heureuse d’entendre qu’elle n’aurait pas à entreprendre la même chose l’an prochain. Elle accepta de tout cœur l’offre.
« Et c’est en fait ce qui se passa. Chaque année, le jour du yahrzeit de mon papa, votre père a aidé ma mère à faire l’aller-retour. Votre père a ainsi fait pendant de nombreuses années jusqu’au décès de ma maman. Je ne peux vous dire à quel point elle l’appréciait. »
Maintenant le fils de Yacov Gold était en larmes. « Vous ne savez pas combien vous me consolez. » dit-il. Ne sachant pas vraiment ce qui avait tant ému le fils, l’homme attendit patiemment. Puis le fils se mit à raconter avec un énorme sourire.
« Laissez-moi vous dire quelque chose. Mon père n’a jamais habité dans le Lower East Side et mon père n’a jamais eu de yahrzeit ce jour. Mais je comprends bien ce qui s’est passé. Quand mon père a vu votre mère assise à l’arrêt du bus, il a eu une idée. Je suis sûr que mon père s’est dit que, s’il dit à votre mère qu’il habite à Boro Park, elle n’aurait jamais accepté qu’il l’emmène dans le Lower East Side, qui n’est vraiment pas sur son chemin. Elle n’aurait pas voulu le déranger. C’est pourquoi mon père a eu tout d’un coup un yahrzeit le même jour et que nous avons soudainement changé d’adresse. Mon père était comme ça. Quand il voyait que quelqu’un était dans le besoin, cela devenait son besoin. »
Voici quelqu’un qui regardait au-delà de son confort personnel et qui assumait ses responsabilités à l’égard d’un autre juif. C’est ainsi que nous devons considérer nos relations avec nos frères et sœurs. Nous sommes une seule grande famille pour laquelle nous faisons des détours supplémentaires afin de pouvoir l’aider. Mais en réalité, il ne s’agit pas de ‘détours’ car c’est en fait ‘sur notre route’. En effet ‘faire un détour’ est exactement ce qui nous mènera à notre réelle destination et permettra de dissoudre différences et dysharmonie et d’infuser chaleur et amour. C’est exactement cette attitude qui fera disparaitre la froide obscurité et fera apparaitre la lumière brillante dans nos vies.
Rabbanit Yemima Mizrachi
Les précieuses filles de Hachem
J’eus un jour le grand honneur de rencontrer Rav Ovadiah Yosef zt”l et de lui poser la question suivante: « Quelle est l’idée la plus importante que je doive transmettre aux filles et femmes juives ? Est-ce que je dois leur parler de l’importance de prélever la ‘hala, de la tzniuth, de dire Tehilim ? » Il me répondit : « Bnot Israel (les filles du peuple d’Israel) sont des tzadikot (des femmes vertueuses). Dites-leur seulement une chose : les prières d’une bat yisrael ont un immense impact dans le Ciel.
Il me dit alors : « Savez-vous ce que signifie ‘bat yisrael’ ? ‘Bat’ en hébreu fait référence à la zone noire de l’œil. Une femme juive est comme la prunelle des yeux de Hachem. Il aime tendrement Ses filles. Chaque fois que vous terminerez de parler, dites à vos élèves que lorsque beaucoup les femmes prient ensemble, cinq cent cieux au-dessus de leurs têtes s’ouvrent et leurs prières arrivent directement au pied du Trône Céleste de Hachem. »
J’ai toujours suivi son conseil. Où que je sois, je dis aux femmes de faire ensemble une prière silencieuse quand j’ai fini de parler. Les résultats sont incroyables.
Je dois vous dire qu’une fois j’ai été personnellement témoin de l’effet puissant de ces quelques moments de prière.
Quand le temps est venu pour mon fils d’aller à la Yeshiva, le Rosh Yeshiva de la yeshiva dans laquelle j’avais envoyé mes fils plus âgés m’a appellé et m’a dit: « Rabbanit Mizrahi, je sais que tous vos autres fils sont venus dans cette yeshiva et que les fils de vos amies vont venir dans cette yeshiva pour cette année. Cependant ce fils n’est pas aussi avancé qu’ils le sont. Je ne pense pas que nous pouvons l’accepter pour le moment. Je suis désolé mais il devra trouver une place ailleurs. »
Je savais que mon fils était un garçon très sensible et que, si j’allais lui dire ça, il allait être blessé. Bien qu’il n’était pas le garçon le plus intelligent intellectuellement parlant, ses middot et sa crainte de Hachem étaient excellentes. Je savais qu’il possédait un énorme potentiel pour réussir dans cette yeshiva à condition qu’on lui en donne l’occasion.
Alors que le premier jour du mois d’Eloul approchait rapidement, mon fils n’avait pas encore trouvé de yeshiva. Mais cela n’a pas empêché pas d’être convaincue qu’on s’occuperait de lui. Tandis que ses amis achetaient déjà les livres d’étude qu’ils allaient étudier cette année, j’ai fait de même. J’espérais que quelque chose allait se passer et qu’il serait admis dans cette yeshiva.
La nuit qui précédait Rosh ‘Hodech Eloul, le jour où la yeshiva devait débuter, j’ai donné une conference à un groupe de femmes à Bat Yam. Leur parlant du pouvoir de leurs tefillot, nous avons chacune fait pendant quelques minutes notre prière personnelle. J’ai supplié Hachem qu’Il ne déçoive pas les espoirs de mon fils et qu’il lui soit autorisé d’aller dans la Yeshiva.
Le lendemain matin à sept heures trente, j’ai reçu un coup de téléphone. C’était le Rosh Yeshiva. « Rabbanit, » dit-il, « j’ai entendu que votre fils n’avait pas encore de yeshiva. Dites-lui qu’il est le bienvenu et qu’il peut venir dans notre yeshiva pour le moment. »
Toute contente, j’ai envoyé mon fils à la yeshiva pour plus que ‘pour le moment’. Il ne l’a jamais quitté depuis ce jour. Je n’ai pas demandé pourquoi cela s’était passé car je connaissais la raison. Quand beaucoup de femmes adressent ensemble leurs prières à leur Père céleste, Il les écoute. Elles sont Ses filles les plus chères et les plus bienaimées.
L’impact que les femmes juives ont, non seulement sur leurs foyers mais aussi sur toute la nation juive, ne doit jamais être sous-estimé. De leur bienfaisante sensibilité aux puissantes paroles de leurs prières, elles assurent le bien-être spirituel et physique du Klal Yisrael (le peuple juif). Et quand il s’agit tout particulièrement des prières et des larmes d’une mère juive en faveur du l’épanouissement et du succès spirituel de son enfant, elles arrivent directement chez Hachem. Elles ont entre leurs mains les clés pour ouvrir les portes du Ciel.
Un court message de la
Rabbanite Ruthie Halberstadt
Quiconque observe et absorbe la lumière éclatante d’une bougie remarquera une dynamique intéressante. Les bougies sont l’un des quelques objets dans le monde physique qui obéissent aux lois du monde spirituel. La flamme de la bougie pointe toujours vers le haut, désobéissant aux lois de la gravité. Même si vous penchez une bougie sur le côté, la flamme pointera encore vers le haut. Et si vous la tenez à l’envers, la flamme s’éteint. En toutes circonstances, la flamme refuse de pointer vers le bas. Cette réalité est décrite dans le verset, “Ner Hashem nishmat adam - L’âme de l’homme est un flambeau divin” (Les Proverbes-Michlei 20:27), décrivant avec exactitude la mission spirituelle de l’homme et la recherche du sens de la vie. Telle la bougie qui cherche constamment à se tourner vers le haut, tel est ce que nous devons faire.
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