Parshat Parachat Choftim
Compiled and Edited by Elan Perchik
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Parachat Choftim
7 Elul 5779 | 7 Elul 2019
Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun
Rav Moché Touvia Lieff
Les pleurs d'un enfant
Nous sommes à Williamsbourg, New York. Un certain papa se préparait à aller à la choule pour la veillée d'étude de Chavou'oth, quand son fils de huit ans s'approcha de lui, tout habillé et prêt à sortir. Le petit garçon demanda : "Papa, est-ce que je peux venir avec toi ?" Le papa sourit à son fils. Il savait que l'enfant ne resterait probablement pas éveillé toute la nuit et qu'il valait mieux qu'il resta à la maison. Il répondit donc : "Reste à la maison ce soir. Peut-être l'année prochaine." Il l'embrassa ensuite, puis sortit en fermant la porte derrière lui.
Arrivé à la choule, il se mit à réfléchir : "Quel dommage ! Finalement, tout ce qu'il demandait, c'était d’étudier la Torah ce soir ! Et alors, s'il s'endort après quelques minutes ? Pourquoi le priver de cette opportunité, s'il le demande ?" Et il fit demi-tour et retourna chez lui.
Lorsqu'il ouvrit la porte de la maison, il vit en face à lui, son fils, habillé en veste et cravate, prêt à sortir, comme s'il l'attendait. "D'où savais-tu que j'allais revenir ?" demanda le père. Le petit garçon répondit : "Papa, c'est parce que j'ai demandé à Hachem. Je savais que tu allais revenir."
Ce petit garçon s'appelait Chimchon Pincus. Ce même Rav Chimchon Pincus, qui a par la suite rapproché des milliers de juifs à la Torah, savait déjà depuis tout petit que notre Père au Ciel écoute véritablement nos prières.
La guémara (Brakhoth 34b) raconte que le fils de Rabbi Yo'hanan ben Zakaï était gravement malade, et que sa situation allait en se détériorant. C'est alors qu'un nouvel étudiant, Rabbi 'Hanina ben Dossa, apparut. Lorsque Rabbi 'Hanina entendit dans quel état se trouvait le jeune homme, il se positionna la tête entre les genoux, en prière fervente à Hachem. Au grand soulagement de tous, le jeune homme se rétablit.
Tous étaient particulièrement réjouis et soulagés de cette bonne nouvelle, sauf la femme de Rabbi Yo'hanan. "Je ne comprends pas ! dit-elle. Comment se fait-il que toi, le Roch Yechivah, tu n'aies pas réussi à guérir notre fils ? Pourquoi les prières de Rabbi 'Hanina ben Dossa ont-elles eu un effet là où les tiennes ont échoué ?" Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est très simple. Ma relation envers D. est comparable à celle d'un noble vis-à-vis du roi alors que celle de Rabbi 'Hanina est comparable à celle d'un serviteur face à son maître."
Le Maharal explique que le noble occupe une position prestigieuse. Il entretient d'excellentes relations avec le roi et est un habitué du palais royal. Cependant, il ne peut agir que selon les instructions explicites du roi. Il ne peut ni entrer au palais royal, ni en sortir s'il n'y a pas été invité.
Le serviteur, en revanche, occupe dans l'entourage royal une place différente. Il n'est certes qu'un simple serviteur, mais il a accès au roi plus facilement que bien d'autres fonctionnaires élevés. Il habite à l'intérieur du palais royal, il en nettoie les fenêtres en habitué de l'endroit et il peut contempler les splendides tapisseries royales autant qu'il le désire. De plus, il possède la prérogative de pénétrer dans les quartiers privés du roi et d'assister à des réunions royales confidentielles tous les jours.
D'après vous, entre le noble et le serviteur, qui est celui qui connait le mieux le roi ? Bien sûr le serviteur ! Contrairement au noble, la position qu'il occupe n'est pas prestigieuse, mais contrairement au noble, il a accès aux quartiers intimes du roi quand il le désire. En dehors bien entendu du fait qu'il est nourri et logé par le roi lui-même !
Qu'est-ce qui donne tous ces droits à ce simple serviteur ? Comment a-t-il pu en arriver à un niveau aussi élevé ?
La réponse est simple : c'est par sa dépendance absolue par rapport au roi. Le serviteur a besoin de son maître et ne peut en aucun cas accomplir ses tâches sans lui. La nécessité que le roi verra à répondre aux demandes de son serviteur est proportionnelle à la dépendance du serviteur envers le roi.
Lorsque Rabbi 'Hanina ben Dossa priait, il mettait sa tête entre ses genoux, en position fœtale, et il pleurait. Il appelait Hachem exactement comme un bébé appelle sa maman. De cette manière, il montrait sa dépendance absolue envers Hachem, comme un serviteur face à son maitre, et c'est en vertu de cela que sa prière était immédiatement exaucée.
Imaginez une maman, après une longue grossesse et un accouchement difficile, qui berce son bébé. Les docteurs recommandent à cette maman le repos absolu pour qu'elle puisse reprendre ses forces, et elle se résout à placer son bébé à une certaine distance de son lit pour pouvoir mieux dormir. Elle s'endort sans aucune difficulté, et pour tout dire, elle est tellement fatiguée que tout un cirque pourrait passer à côté de son lit sans la réveiller.
Mais toutes les trois ou quatre heures, un tout petit cri se fait entendre. Son bébé pleure. Et que se passe-t-il ? Toute fatigue mise de côté, la maman saute de son lit et se précipite vers son enfant.
Que s'est-il passé ? Pourquoi d'un seul coup la mère a-t-elle repoussé ses couvertures pour s'occuper de son bébé ? David Hamélekh dit : "Kigmoul 'alé imo kigmoul 'alaï nafchi – tel un bébé reposant sur le sein de sa mère, mon âme est calme en moi" (Téhilim 131, 2). L'enfant est complètement dépendant de sa mère, et la mère sait que sans elle, la vie du bébé pourrait être menacée.
Quand on se tourne vers Hachem et qu'on prie, il faut le faire avec les mêmes sentiments qu'un bébé qui appelle sa maman, ou qu'un serviteur qui appelle son maitre : "Im ka'avadim, énénou lekha telouyot – si Tu (Hachem) nous considères comme Tes serviteurs, nos yeux sont tournés vers Toi." Ces mots font partie de nos prières de Roch Hachanah. Nous n'avons rien sans Hakadoch Baroukh Hou. N'aurait été Lui, nous n'aurions pu ni marcher, ni parler, ni voir, ni digérer notre nourriture, ni gagner ne serait-ce qu'un euro.
Dès ces premiers jours de Eloul, nos tefilloth devraient passer à ce niveau supérieur en termes de concentration. Nous n'avons rien sans notre Père au Ciel. C'est tous pour Un et Un pour tous. Tout ce que nous possédons provient de Lui, et il ne fait aucun doute que Lui nous prodigue tout ce dont nous avons besoin.
Lorsqu'on arrivera à ce niveau de prière, Hachem, comme un papa aimant à son enfant, viendra à nos côtés et écoutera notre appel. Il nous verra devant Lui, revêtus de nos habits de fête, et Il nous demandera : "Comment savais-tu que Je reviendrais ?" Notre réponse sera prête : "Papa, j'ai prié, je T'ai imploré. Je savais que Tu reviendrais."
Cet enfant n'est autre que vous…
Rabbanith Esther Baila Schwartz
Mon collègue
Deux nettoyeurs de rue s'étaient réveillés de bonne heure un matin pour nettoyer les rues qui leur étaient assignées. Alors qu'ils s'attelaient à leur tâche, une limousine très luxueuse passa devant eux. Un des nettoyeurs leva les yeux et réussit à entrevoir le personnage distingué qui était assise sur le siège de devant ; "Regarde, dit-il à son camarade, je viens de voir mon collègue qui passait en voiture !" "Ton collègue ?! demanda le second nettoyeur. Comment cela, ton collègue ?!" "Bien sûr, répondit le premier homme. Je peux même te dire où il va ce matin : il va à la banque. C'est le président de la banque où je fais le ménage tous les vendredis. C'est mon collègue."
Le Zohar enseigne : "Koudecha Berikh Hou, Israël véOraïta 'Had Hou – D., le peuple Juif et la Torah forment une même entité." S'il est vrai que Hachem, aussi bien que la sagesse pure et profonde de la Torah dépassent largement notre entendement, il n'en reste pas moins que nous sommes intrinsèquement liés. Nous faisons partie de Hachem et de Sa Torah et Lui et Sa Torah font partie de nous. Nous ne sommes pas de simples "quelqu'uns" ; nous sommes les collègues du Président le plus important du monde.
Un petit message de
Rabbanith 'Hanna Silver
Rav Eliyahou Lopian zatsal a fait remarquer de manière très intéressante que les ressources que nous possédons en abondance sont celles qui sont absolument nécessaire à notre survie. Prenons par exemple l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons. Il y a suffisamment d'air disponible gratuitement pour que tous puissent respirer. De même, nous savons que l'eau est essentielle à la survie d'un individu. Or le monde est constitué d'eau en grande partie. Il en est de même, dit le Rav Lopian, dans le cadre de la emounah, de la foi en Hachem. La foi en D., qui nous est vitale, est disponible à profusion. Il nous suffit de jeter un coup d'œil dans notre monde et de nous rendre compte de ses subtilités impressionnantes pour en devenir muet d'admiration. Notre monde contient tant d'indices quant à la présence de son Créateur ! Nous n'avons qu'à ouvrir nos yeux et regarder pour nous en convaincre…
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