Parachat Pinchas Print Version
וביום השבת Et au jour du Chabbat… (Bamidbar 28:9) En l’honneur de la bar mitsva de leur fils, une famille décida d’organiser la prière et le repas du Chabbat dans un hôtel. Bien sûr, la famille invita également Rabbi Simcha Wasserman et la Rabbanite à se joindre à elle pour la bar mitsva. Le Rav ne se sentant pas trop bien déclina l’invitation et s’excusa de ne pouvoir y prendre part. Il souhaita beaucoup de na’hes à la famille et bénit le garçon à l’occasion de cette importante étape dans sa vie. Cependant, Rav Simcha exprima le souhait suivant : “ Faites-en sorte qu’il y ait du tchoulent à l’hôtel pour ce Chabbat. Il ne peut y avoir de Chabbat sans tchoulent !» Les parents du bar mitsva s’excusèrent poliment. « Avec tout notre profond respect, dirent-ils, nous passons le Chabbat à l’hôtel et nous ne voulons pas risquer de transgresser les règles halachiques du Chabbat relatives aux plats chauds. Nous avons déjà prévu avec le traiteur de ne servir que des plats froids. Après le Chabbat, il y aura également une grande fête lors de laquelle nous servirons de délicieux plats chauds mais le jour du Chabbat, nous ferons les choses simplement. Il y aura de la ‘hallah, du poisson, du poulet et d’autres plats froids. Il y aura bien assez à manger mais pas de tchoulent. » “S’il vous plait, insista le Rav, je ne vous demande qu’une faveur. J’ai comme tradition qu’il faut manger un plat chaud le jour du Chabbat. Vous devriez faire en sorte qu’il y ait du tchoulent » Souhaitant obéir au Rav, la famille s’assura de commander du tchoulent pour le Chabbat. Elle contacta le traiteur qui s’assura d’emporter les plaques chauffantes, le tchoulent fut préparé et ajouté au menu. Tandis que la famille du jeune bar mitsva était devenue religieuse, une partie de la famille ne l’était pas. Ne souhaitant pas que leurs proches roulent le Chabbat, ils annoncèrent que chacun était bien sûr invité à participer à la fête après le Chabbat. Cependant ceux qui voulaient se joindre à la bar mitswa le jour même de Chabbat seraient les bienvenus et arriveraient le vendredi après-midi pour se joindre aux festivités de la famille. Ignorant la demande des parents, un vieil oncle et une tante âgée qui vivaient près de l’hôtel ne souhaitèrent pas modifier leurs habitudes du vendredi soir. Et c’est ainsi qu’après avoir passé la nuit de vendredi chez eux, ils se rendirent à la synagogue de l’hôtel en voiture et entrèrent dans l’hôtel pour rejoindre la famille. Alors qu’ils pénétraient dans l’hôtel, l’arôme parfumé du délicieux tchoulent chaud flottait dans l’air. Recherchant leur famille, le vieux couple se dirigea vers cette table. Mais soudain la tante s’arrêta brusquement. Tremblante elle se tourna vers son mari et dit : « Nous devons rentrer à la maison. » Le mari inquiet lui demanda si tout allait bien. « Je te raconterai dans la voiture » lui répondit-elle. Se dirigeant vers la voiture, le mari regarda sa femme qui avait bien plus de soixante-dix ans et espérant une explication lui dit : « Depuis que nous sommes mariés, je ne t’ai jamais vu dans un tel état. Que s’est-il brusquement passé ? » La femme se tourna vers lui et dit : « Mon dernier souvenir d’une enfant de six ans pendant la Shoah est celui de soldats allemands nous jetant hors de notre maison un Chabbat après-midi. Cependant je me souviens encore d’avoir humé l’odeur du tchoulent chaud dans notre maison. Pour moi, le tchoulent a toujours représenté le Chabbat. Depuis cet évènement tragique qui s’est passé durant mon enfance, mon unique précieux souvenir et le seul attachement au Judaïsme que j’ai est le tchoulent chaud que j’aimais tant.
« Je n’ai plus senti l’odeur du tchoulent depuis plus de soixante-dix ans. Mais lorsque je suis entrée à l’instant dans l’hôtel et que j’ai senti le tchoulent pour la première fois depuis si longtemps, ma mémoire m’a tout de suite renvoyé à ma jeunesse. Je pouvais presque sentir ce Chabbat après-midi. Son odeur m’a réveillé et a fait que je me suis immédiatement interrogée : qu’ai-je fait de ma vie ? Durant toutes ces années d’enfance, je me sentais proche de Hachem, je comprenais la beauté du judaïsme et comprenait ce qu’était un vrai Chabbat. Comment puis-je aujourd’hui rater cela ? Depuis ce moment-là, cette femme a changé sa vie. Elle a décidé de respecter le Chabbat pour le restant de sa vie. Et comment ce retour vers ses racines juives s’est-il produit ? Grâce à Rabbi Wasserman qui avait insisté pour que son élève serve du tchoulent pendant le Chabbat. La Guemara (Berachot 53b) nous explique que le sens de l’odorat est unique car c’est le seul sens duquel notre nechama, notre âme, dérive un plaisir. Ce n’est pas une coïncidence si les études ont montré que plus que la vue ou les bruits, c’est un parfum qui évoque le plus d’anciens souvenirs. Le souvenir d’une odeur peut durer pendant des années. Oliver Stracks écrit qu’une vielle dame épileptique de quatre-vingt ans pouvait se rappeler d’odeurs senties dans la cuisine maternelle lorsqu’elle avait six ans. Les odeurs restent ancrées dans la personne. Il existe une odeur physique et spirituelle toute particulière propre au saint Chabbat. Le Bnei Yissaschar (Maamarei Chodesh Adar 4:1, Mar Cheshvan Maamar 2:1) écrit que Adam et ‘Hava ont défié et profané quatre des cinq sens lorsqu’ils ont mangé du fruit défendu dans le jardin d’Eden. Ils ont vu l’Arbre de la Connaissance (la vision), ont écouté les incitations du serpent (l’écoute), ont pris le fruit (le toucher) et l’ont goûté (le goût). Le seul sens qui n’ait pas profité de l’Arbre de la Connaissance est le sens de l’odorat. Par conséquent, la seule voie par laquelle on puisse se reconnecter au jardin d’Eden est par l’odorat, le reyach. En outre, le Chabbat, que la Guemara (Berachot 57b) compare à l’état de félicité absolue régnant dans le Monde Futur, nous donne une idée de ce qu’était le Gan Eden et de ce que sera le Monde Futur. Mais le Chabbat est plus qu’une odeur spéciale, c’est un jour qui est intrinsèquement lié à la Torah. Le Chabbat doit nous ramener à la Torah, à l’Arbre de la Connaissance qui se trouvait au Gan Eden. Comme le Roi Chelomo l’a écrit “עץ חיים היא למחזיקים בה” la Torah est un Arbre de Vie pour ceux qui s’y attache » (Mishlei3:18). En plus le Chabbat est un jour durant lequel on peut s’élever spirituellement en chantant des zemirot (chants du chabbat). Rav Yisroel de Shklov écrit au nom de son Rebbe, le Gaon de Vilna, « Moché Rabbeinou a appris la science de la musique sur le Mont Sinaï qui, lorsqu’elle est utilisée correctement, peut mechayeh meitim, ressusciter les morts. (intro. Au Sefer Pe’at HaShulchan). Il n’est dès lors pas étonnant que certaines personnes se réveillent au matin au son de la musique car quitter un état de profond sommeil est comme expérimenté, à un faible degré, techiyat hameitim, une ressuscitation. Le Chabbat, le jour où les arômes du Gan Eden et du Monde Futur emplissent nos maisons, est un jour précieux. Chaque moment nous offre l’occasion d’emplir nos nechamot (âmes), de chants et de paroles d’inspiration de Torah et aussi bien sûr de profiter de l’arôme et du goût du délicieux tchoulent. C’est en fait un jour glorieux. |
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Rabbi Eliezer Krohn Lorsque mes jumeaux étaient en troisième classe dans la Yeshiva Ketana de Passaic, l’un d’eux était assis à côté d’un garçon qui avait malheureusement perdu son Papa. Mon fils se lia d’amitié avec lui et ils devinrent très bons amis. Un jour, ce garçon qui devait avoir environ huit ans s’approcha de son Rebbe pour lui poser une question. Le Rebbe avait également perdu son Père à un jeune âge. “Rebbe,” demanda le garçon, “savez-vous où est mon Père maintenant ? ” Le Rebbe pensa un moment à cette question inhabituelle et si directe et répondit : « Je sais exactement où est ton Père maintenant. Il étudie avec mon Père. » et le Rebbe poursuivit, « et si ton Père et mon Père étudient ensemble maintenant, toi et moi devons aussi étudier ensemble. Viens, asseyons-nous et étudions ensemble tout comme nos Pères. » Ainsi est la nature d’un vrai Rebbe. Non seulement il comprend le besoin mais il agit. Il ne sympathise pas uniquement avec ses élèves mais il exprime de l’empathie à leur égard. Comme nos Maîtres nous l’ont enseigné (Yalkut Shimoni, Va’etchanan 841), « Et tu enseigneras à tes enfants, ceci se réfère à tes élèves ». Un élève n’est ni plus ni moins qu’un vrai fils ou qu’une vraie fille pour nous. Nous devons les aimer comme nos propres enfants et leur donner de notre temps comme à nos propres enfants. Quand nous agissons ainsi, nous pouvons être assuré que notre Père dans le Ciel nous sourit - Ses propres enfants - et nous traite avec le même amour et la même attention que ceux que nous exprimons pour les autres. |
Rabbi Avi Wiesenfeld ויאמר ד' אל משה קח לך את יהושע בן נון איש אשר רוח בו Et l’Eternel dit à Moché, Prends pour toi Yehochoua, fils de Noun, un homme animé d’esprit… (Bamidbar 27:18) Chazal (Pesachim 118a) explique le verset recité dans le Hallel, « Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux » (Tehillim 114:4), comme une référence au don de la Torah. Cependant il est intéressant de constater que malgré que les montagnes et les collines aient dansé figurativement, seule une montagne - le mont Sinaï - a été choisi pour être le site de Mattan Torah, le don de la Torah. Rien ne s’est en fait passé pour les autres montagnes. Pourquoi donc leur réjouissance n’a-t-elle joué aucun rôle dans le déroulement de Mattan Torah ? J’ai entendu une très belle explication du Dayan ‘Hanoch Ehrentreu concernant cette question de Nos Sages : La Guemara (Berachot 55a) dit que Hachem n’a donné la sagesse qu’aux personnes ayant la sagesse du cœur.
Il y a deux difficultés dans cette explication. Premièrement, à quoi sert de donner la sagesse à quelqu’un qui en a déjà ? N’est-ce pas superflu ? En plus, l’esprit et le cœur sont deux organes séparés. Quel est le rapport entre la sagesse du cœur et la sagesse intellectuelle ? Comme la Torah rapporte dans notre paracha, lorsque Moché Rabbénou, rechercha un successeur pour mener le Peuple juif après son départ, Hachem lui demanda de choisir Yehochoua. Pourquoi ? Parce qu’il était quelqu’un “Asher ruach bo”-“ animé d’esprit ” (Bamidbar 27:18). Qu’est-ce que cela signifie et pourquoi est-ce que c’est un élément majeur pour devenir un dirigeant ? Laissez-moi vous raconter une histoire. Au XIXième siècle, lorsque Rav Eizel Charif, Rav de Slonim, rechercha un chiddou’h pour sa fille, il rechercha le meilleur ba’hour de la yechiva. Il se rendit dans la ville de Volozhin, approcha le Roch Yechiva et lui dit : « Je cherche un mari pour ma fille. Avec la permission du Roch Yechiva, je voudrais poser une question talmudique complexe aux étudiants et voir qui donnera une réponse correcte. Qui que soit le garçon, il mariera ma fille. » Le Roch Yechiva fût d’accord avec l’idée de Rav Eizel et la question fût posée aux étudiants dans le Beit Midrach. Impatients de trouver la réponse, les étudiants se mirent immédiatement au travail pour résoudre cette question. Une foule d’étudiants se pressait à la porte de Rav Eziel pour discuter avec lui. Mais personne ne sût trouver une réponse correcte. Après quelques temps, Rav Eizel sentit qu’il fallait partir et aller dans une autre ville pour y chercher un garçon. Après avoir emballé ses bagages et les avoir chargés dans la charrette, il se mit en route. Mais soudain, un garçon se courut derrière lui. « Rebbe ! » cria le garçon, « Attends ! ». Pensant que le jeune homme avait finalement trouvé une réponse, le Rebbe attendit que le garçon le rattrape. « Ainsi, » dit Rav Eziel, « quelle est la réponse ? » « Rebbe, » répondit le garçon, « je ne connais pas la réponse. C’est exactement pourquoi je suis venu ici. Peux-tu me la donner ? » Sans hésiter Rav Eziel dit, « voici le garçon qui mariera ma fille. » Le but d’étudier la Torah n’est pas nécessairement de trouver une réponse mais de vouloir une réponse. Il faut avoir l’ambition et la détermination d’étudier la Torah. Quelqu’un qui est un « ‘ha’ham lev», sage du cœur, n’est pas nécessairement quelqu’un qui connait la Torah mais quelqu’un qui veut connaître la Torah. Telle est la clé de la grandeur. Dans le même ordre d’idées, Rav ‘Haim Chmulevitz zt”l note que Yehochoua n’était pas le plus grand sage du Peuple juif qui l’aurait assuré de devenir le prochain dirigeant. En fait, lorsque la Torah énumère la liste des noms des explorateurs de la Terre d’Israel, Yehochoua n’est cité qu’en cinquième position. En considérant, tel que le Rambam l’écrit, que l’ordre énuméré est donné en fonction de leur sagesse propre, il est clair que Yehochoua n’était pas le plus sage. Mais il fut choisi pour une raison différente. “Lo yamush mitoch ha’ohel” – “il ne quittait pas la tente” (Chemot 33:11). Yehochoua était quelqu’un qui passait tout son temps dans l’ombre de Moché Rabbénou, prêt et désireux à apprendre. Il pouvait ne pas être le plus grand érudit mais il était celui qui voulait le plus apprendre. Et c’est ce qui compte le plus. Grâce à cela, nous pouvons répondre à notre première question. Quelle est l’allusion à Mattan Torah que nous retrouvons dans le verset « Les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme des agneaux ». Ces montagnes n’étaient pas celles sur lesquelles la Torah a été transmise ? La réponse est que la clé pour acquérir la Torah est de la convoiter et de la désirer. Les montagnes et les collines désiraient ardemment que la Torah soit donnée sur elles, et elles dansèrent avec le fervent espoir qu’elles seraient choisies pour en être le site. Ce qui est le plus important quand il s’agit de Torah est l’effort et la soif de percer et de comprendre. Voici le but ultime. Celui qui a profondément envie de comprendre la Torah est le meilleur réceptacle de la Torah ; pas nécessairement celui qui sait le plus ou qui est le plus intelligent. C’est ce que Hachem a le plus à cœur et attend de Ses enfants dévoués. |
Un Court Message De Je me rendais un jour à la synagogue accompagné de mon petit garçon de six ans quand il y eut un moment de silence. Quelques minutes plus tard, il me regarda et me dit, « Tu sais, Papa, je ne suis pas sûr si je vais me marier avec Debbie ou Frieda. » « Okay » murmurais-je de manière hésitante. “Mais tu sais, Papa, ça m’embête car quel que soit celle que je choisirai, l’autre ne va pas être contente. » Quelques minutes plus tard, nous arrivions à la synagogue et mon fils ajouta, « Papa, tu sais ce que je viens de réaliser ? Quel que soit celle que je marierai, toutes les autres filles seront déçues ! » Quel jeune homme confident, n’est-ce pas ? Pour la première fois dans la petite vie de mon fils, il réalisa qu’on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut. Enseigner aux enfants ce principe important de la vie leur servira non seulement comme jeunes enfants mais aussi quand ils seront des adultes mûres. |
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