Parachat Balak Print Version
אם יתן לי בלק מלא ביתו כסף וזהב Même si Balak me donnait tout l'argent et l'or de son palais … (Bamidbar 24, 13) Un psychiatre est venu un jour me consulter au sujet d'un souci personnel : "Rav, j'ai besoin que vous m'aidiez. J'ai déjà rencontré cinq jeunes femmes, et ça s'est terminé à chaque fois de la même manière : elle ne voulait plus continuer avec moi. Je ne comprends pas du tout ! J'ai de l'argent et j'étais très généreux avec chacune d'entre elle ! Je leur donnais de mon temps, de mon argent, de mon attention, de mes conseils, nous voyagions ensemble ! Mais aucune n'a voulu de moi !" Après l'avoir écouté attentivement, j'essayai d'aborder le problème sous un autre angle : "Je comprends de vous que vous leur avez beaucoup donné. Et elles ? Que vous ont-elles donné ?" Sa réponse fut immédiate : "Rav, je n'aime pas prendre des autres. Elles n'avaient rien besoin de me donner." Je compris tout de suite où se situait son problème : "Je vais vous expliquer : chacune de ces jeunes femmes se sentaient à côté de vous comme la cinquième roue du carrosse. Elles se sentaient bonnes à rien, inutiles, et tout à fait insignifiantes. Il leur était impossible de se sentir heureuses dans ces conditions !" Il n'accepta pas ma théorie, et protesta : "Mais Rav je leur ai tellement donné". "D'accord, lui ai-je dit. Alors vous pouvez passer à la numéro six…" On reproche souvent aux conjoints et aux parents de ne pas assez utiliser cette petite phrase tellement importante : "Je t'aime". C'est vrai. Mais on oublie souvent l'importance d'une autre phrase : "J'ai besoin de toi". Dans la vie de couple, cette phrase n'est pas moins importante que la précédente, et pourtant, à quelle fréquence l'utilisons-nous ? Quand on donne, on se sent nécessaire : on sent qu'on apporte quelque chose à une personne qui en a besoin, et on se sent de ce fait important. Le fait de donner permet donc de rehausser son estime de soi. Malheureusement, cette notion n'est pas assez comprise. Ainsi, il existe toute une organisation en Amérique (NASE – National Association for Self-Esteem) dont le but est d'encourager le développement de l'estime de soi dans la société américaine. J'ai consulté la documentation qu'ils fournissent et j'ai été extrêmement surpris : il n'est mentionné nulle part que le fait de donner à autrui contribue au développement de l'estime de soi ! Maintenant que nous avons compris ce principe, on peut tout de même s'interroger : est-il réellement possible que chaque individu fasse constamment partie du camp des donneurs ? Après tout, pour qu'une personne puisse donner, il faut bien que quelqu'un d'autre soit "preneur" ! Ce n'est pas forcément vrai, écrit le Rav Dessler (Mikhtav MéEliyahou vol. 1, p. 48-49). Nous pouvons tous être donneurs constamment. Pour comprendre cela, nous devons comprendre la différence entre l'acte de donner et l'acte de prendre. Imaginez que quelqu'un vous aborde et vous demande conseil. Vous donnez votre avis avec plaisir. Qui a donné à qui ? On aurait tendance à penser que c'est vous qui avez donné à votre interlocuteur. Vous avez pris de votre temps pour lui répondre et vous lui avez donné un bon conseil. Mais qu'en est-il de votre interlocuteur ? Eh bien lui vous a fait passer un message très important : "Je vous estime beaucoup, et j'ai du respect pour votre opinion. Vos conseils me tiennent à cœur." Ce message vous montre que quelqu'un a besoin de vous. Cela ne développe-t-il pas votre estime de soi ? Vous lui avez donné de votre temps et vous lui avez fait partager votre expérience, et lui vous a donné son respect pour vous. Il a reçu un bon conseil de votre part, et vous avez reçu son admiration. Au lieu de parler de "donner et prendre", nous devrions plutôt dire "donner et recevoir". Ainsi, donner est important. Mais il n'est pas moins important de savoir recevoir, de permettre à autrui de donner. Le psychiatre dont nous parlions avait bien saisi qu'il est nécessaire de donner pour pouvoir construire une relation. Mais il n'avait pas compris que recevoir est aussi une manière de donner. Pour lui, recevoir équivalait à prendre et faisait de lui un égocentrique et un égoïste. Si pourtant il avait laissé ces jeunes femmes lui "donner" également, elles se seraient senties indispensables, et n'auraient pas eu l'impression d'être une cinquième roue de carrosse… Pour nous sentir heureux, il est essentiel que nous ayons le sentiment de "servir à quelque chose"… Un vieux proverbe dit en effet : "Il est indispensable que tout individu se sente indispensable." |
||||||||
Rav Daniel Staum מה טבו אהליך יעקב Que tes tentes sont belles, Ya'akov… (Bamidbar 24, 5) La tradition veut que le 'hathan donne à sa kallah une bague de fiançailles en diamant. Pourquoi ? Le Rav Moché Wolfson donne une très jolie explication. Il est dit dans la kabbalah que chaque couleur correspond à un trait de caractère. Si on prend un diamant, on peut voir au travers de son prisme toutes les couleurs de l'arc-en-ciel depuis n'importe laquelle de ses faces. De même, dans la construction d'un couple, chaque trait de caractère trouve son utilité. Chaque middah a son importance. Les deux conjoints doivent se travailler pour que leurs middoth se raffinent continuellement. Toutefois, la couleur de base du diamant est le blanc. C'est donc sur cette couleur que devrait se baser chaque foyer juif. Le blanc représente le 'hessed, la gentillesse. C'est sur cet attribut que chaque foyer devrait poser ses fondations. Lorsque le foyer est un foyer de 'hessed, dans lequel chaque conjoint veille au bien-être de l'autre, il possède des bases solides et il a toutes les chances de développer une belle famille fidèle à nos valeurs. Je me sentais un peu abattu, la veille de mon premier anniversaire de mariage. Nous avions passé des moments merveilleux : la période entre les fiançailles et le mariage, le mariage lui-même, la semaine des chéva' brakhoth qui l'avait suivie, et toute cette première année… Ce jour-là, je prenais conscience que cette période de début était en train de toucher à sa fin. Lorsqu'on est jeune 'hathan ou kallah, on ressent des sensations très particulières et indescriptibles, et j'avais de la peine de perdre ce statut de 'hathan. Mon frère me rapporta les jolis propos d'un de ses maitres : "Un 'hathan reste un 'hathan aussi longtemps qu'il fera de sa kallah sa kallah". Je décidai de consulter mon rav pour lui faire part de ce que je ressentais en cette veille d'anniversaire de mariage. Voilà ce qu'il me dit : il est tout à fait possible de préserver ces sensations tellement particulières que l'on ressent lorsque l'on fait ses premiers pas dans la vie de couple. Aussi longtemps que vous choisirez de vous rappeler que tout ce que fait votre moitié pour vous est du 'hessed, vous pourrez développer cette appréciation si particulière. Si pour chaque attention de sa part, vous saurez exprimer une réelle gratitude, alors cette première étincelle ne perdra jamais de son éclat. Tant que vous aurez cette attitude l'un vis-à-vis de l'autre, vous garderez à jamais ce statut de 'hathan et kallah. |
Rabbanith Sarah Meisels וירא בלעם כי טוב בעיני ד' לברך את ישראל Bil'am vut qu'il plaisait à Hachem de bénir Israël… (Bamidbar 24, 1) Cela fait déjà quelques années que je me rends en Israël chaque été. Un été, ma mère a"h n'allait pas très bien et sa situation se dégradait. Nous avions organisé un tour de garde entre les différents membres de la famille. Ainsi, j'étais cette année-là très préoccupée par la situation de ma mère. En plus de cela, Mme Gottlieb, de l'organisation Shalhevet, m'avait contactée. Cette organisation, fondée à l'origine à Boro Park par Rav 'Ezriel Tauber zatsal et Rav Chimchon Pincus zatsal, propose à l'intention des femmes juives des conférences et des cours sur un large éventail de sujets. Ces femmes ont ainsi la possibilité de grandir dans leur judaïsme et de trouver l'inspiration nécessaire pour progresser. Mme Gottlieb me demanda de donner un cours chaque mardi cet été-là, alors que ma mère ne se sentait pas bien. J'acceptai. Lors du premier cours, je parlai de la beauté inhérente au foyer juif, de la puissance de la tefillah et de la présence de la Providence divine. Je prévoyais de parler la semaine suivante de l'importance de répondre Amen aux brakhoth et au Kaddich. Cependant, ma mère fut ensuite admise en soins intensifs. Je savais que ma place était à ses côtés. Je ne pourrai donc pas donner cours, et j'appelai Mme Gottlieb pour m'excuser et la prévenir que je ne viendrai pas ce mardi. Mme Gottlieb essaya de me convaincre de venir malgré tout : "Quelques centaines de femmes ont prévu d'assister à votre cours ! Vous devez venir !" Je répétai que ma mère était hospitalisée et qu'il me serait impossible de la quitter. Mais elle continua à insister, me proposant gentiment les services d'une ambulance qui me prendrait de l'hôpital et m'y ramènerait immédiatement après le cours. Je restai ferme : je ne voulais pas quitter le chevet de ma mère, ne serait-ce que pour un court instant. C'est finalement Mme Gottlieb qui eut le dessus : "Ce sera un zekhouth, une source de mérite pour que votre maman puisse avoir une refouah chelemah si vous acceptez de prendre la parole." N'ayant rien à répondre à cet argument, j'acceptai. Mardi donc, j'informai l'infirmière que je sortais, et que je serais de retour une heure plus tard. Comme prévu, je donnai cours au sujet de la puissance du Amen, et un membre de Hatsala me ramena ensuite à l'hôpital. J'y restai jusqu'à 1h du matin, et je me rendis ensuite chez ma sœur pour y passer la nuit en prévoyant d'être de retour à l'hôpital dès le lendemain matin. Tôt le lendemain matin, avant même de sortir de la maison de ma sœur, je reçus un appel téléphonique d'une de mes amies proches : "Tu as entendu ce qui s'est passé hier soir ?" "Non, répondis-je. J'étais avec ma mère à l'hôpital." "Dis-moi, est-ce que tu as remarqué qui était assise sur la rangée de devant, pendant ton cours ?" "Non. Il y avait beaucoup de monde, et je n'ai pas fait attention." "Tu n'as pas remarqué Rivki Biller ?" demanda mon amie. "Si, je l'ai vue", répondis-je. Rivki Biller avait été une camarade de classe de ma sœur, et elle avait malheureusement perdu une fille dans le passé. Il s'est avéré que Rivki était sortie de mon cours fortement inspirée. J'avais fait remarquer que la guématria (valeur numérique) des mots Amen et malakh (ange) est identique (de 91). Cela signifie que chaque fois que quelqu'un répond Amen, un ange se crée, et son but est de protéger la personne qui a répondu Amen. Donnons à présent la parole à Rivki Biller, pour qu'elle nous raconte son histoire… "Après avoir assisté à ce cours, je suis rentrée chez moi. J'étais assise avec mon mari, et j'ai eu une idée : "J'aimerais bien que nous fassions quelque chose pour assurer la protection de nos enfants. Que penses-tu de travailler sur le domaine du Amen ? On pourrait faire attention à dire nos brakhoth à voix haute pour que l'autre réponde Amen ?" Mon mari accepta. Un peu plus tard dans la soirée, j'ai eu soif. Je me suis servie un verre d'eau, et j'ai dit la brakhah à voix haute pour que mon mari puisse répondre Amen. Et quelque temps plus tard, le téléphone sonna. C'était mon fils. Sa femme et ses enfants étaient partis en vacances, et comme il ne pouvait pas les accompagner, il séjournait chez nous. Il me dit : "Maman, ne t'inquiète pas." Je me suis bien entendu tout de suite inquiétée, et il poursuivit effectivement : "Je vais très bien, mais je viens d'avoir un accident. Ma voiture est totalement détruite. Lorsque la police et les premiers secours sont arrivés et qu'ils ont vu la voiture, ils étaient absolument certains qu'il était impossible que quelqu'un soit sorti vivant de cet accident. Or je suis bien vivant, et je vais très bien. Je respire et je marche normalement. Sais-tu ce que m'a dit l'agent de police ? 'Il est certain que c'est un ange qui vous a extirpé de cette voiture. Je ne vois aucune autre explication au fait que vous vous en soyez tiré sain et sauf.'" Mon fils me dit ensuite : "J'arrive, maman. La police me raccompagne maintenant." Rassurée sur l'état de mon fils, je pouvais à présent lui poser une question qui me perturbait : "Dis-moi, à quelle heure cet accident s'est-il produit ?" Il me répondit : "A 22h34." Les pièces du puzzle se mirent alors en place. C'était ce jour-là que j'avais assisté à un cours sur l'importance du Amen. C'était à peine quelques heures plus tôt que j'avais appris qu'un ange protecteur se crée à chaque fois que l'on dit ce mot puissant. Et c'était ce soir-là que j'avais proposé à mon mari de mettre cet enseignement en application. Je me rappelle exactement du scénario : nous étions dans la cuisine, j'ai dit la brakhah et il a répondu Amen. L'horloge de cuisine était juste en face de moi. Au moment précis où mon mari a répondu Amen, elle affichait 22h34… Voilà jusqu'où peut aller la puissance du mot Amen… Non seulement il nous permet de réaffirmer notre émounah en Hachem, mais il est de plus porteur de bénédictions et de protection pour nos familles, nos communautés, et pour le monde entier ! Un tout petit mot qui possède un si grand potentiel ! Nous devrions tous être constamment à l'affût et chercher chaque occasion de répondre Amen avec force ! La portée de ce petit acte peut aller tellement loin ! |
Un petit message de Je dis souvent à ma femme avec un petit sourire que la meilleure preuve que la Torah écrite est forcément accompagnée de la Torah orale est une liste de courses. Bien souvent, ce qui y est écrit ne correspond pas avec ce qu'il faut en comprendre ! Pour pouvoir décoder cette mystérieuse liste, il faut que votre conjoint vous enseigne son langage propre… Vous devez apprendre et retenir toutes les nuances et toutes les finesses du langage de votre conjoint. Comme dans tout ce qui touche à la vie de couple, une communication claire et efficace peut avoir une grande portée. Cela vous permettra par exemple de ne pas avoir besoin de retourner une deuxième fois au magasin ! |
Timely Torah insights, stories, and anecdotes from your favorite TorahAnytime speakers, delivered straight to your inbox every week.