Parshat Parachath Beha'alotekha
Compiled and Edited by Elan Perchik
Rav Yisroel Jungreis ויצעק משה אל ד' לאמר קל נא רפא נא לה Il y a quelques années, j'ai assisté à un gala de Bonei 'Olam, une organisation qui propose un soutien financier aux couples confrontés à des problèmes de fertilité. Offrir un don à cette organisation, c'est s'assurer que son argent permettra de faire venir un enfant au monde. Lors de ce gala, Rav Chlomo Bochner, le fondateur de l'organisation, raconta l'histoire suivante : "Il y a quelques mois, un homme qui était marié depuis de nombreuses années et qui n'avait toujours pas d'enfants est venu voir un des dirigeants de l'organisation. Sa situation était particulièrement difficile. Ses antécédents médicaux comprenaient un historique mouvementé de maladies et de traitements, les plus importants desquels ayant été trois greffes de reins. Sa situation était trop difficile et trop compliquée pour que notre organisation puisse la prendre en charge, et il s'entendit répondre que nous ne pourrions pas l'aider. L'homme s'éloigna, abattu de ce qu'il venait d'entendre et sans trop savoir où aller à présent. Il retourna voir son rav, le cœur brisé. "N'accepte pas ce non, lui dit le rav. Prends rendez-vous avec Rav Bochner directement et vois ce qu'on peut faire. N'abandonne pas." Ainsi fut fait. Lorsque cet homme désespéré s'assit en face de moi, il se mit à pleurer. "Est-ce que vous êtes sûr que vous ne pouvez pas m'aider à avoir des enfants ?" demanda-t-il en larmes. "Je veux dire Chéma' Israël avec mon fils et ma fille ; je veux enseigner la Torah à mes enfants." Je ressentais très fort la tourmente émotionnelle que vivait ce couple, et je souffrais avec lui. Mais je savais que l'aider signifierait bloquer des fonds dont pourraient bénéficier dix couples. C'était une décision très pesante, et je ne savais pas quoi faire. C'est à peu près à cette époque que je me suis rendu en Israël. J'avais pris rendez-vous avec Rav Aharon Leib Steinman zatsal, et je comptais lui demander conseil au sujet de ce dossier. Lorsque j'entrai dans sa chambre, il remarqua que quelque chose n'allait pas. "Que se passe-t-il ?" me demanda-t-il. Après avoir entendu la situation difficile dans laquelle se trouvait cet homme qui était venu nous voir, et le fardeau sur l'organisation que représenterait notre aide dans ce cas, Rav Steinman n'accepta pas que nous donnions une réponse négative : "Vous devez prendre ce cas à votre charge, dit-il. Je vais vous le prouver à partir du Talmud. Le Talmud (Ta'anith 21a) rapporte que Na'houm Ich Gam Zou était une fois à cheval sur son âne, et il fut abordé par un homme qui lui demanda la charité. Il répondit à l'homme que s'il voulait bien attendre quelques instants, il descendrait de son âne et lui fournirait ce dont il avait besoin. Le temps qu'il s'effectue, il était trop tard. L'homme avait succombé à sa faim." "On voit de là", dit Rav Steinman, "que si quelqu'un vient à nous, nous avons une obligation de l'aider. Même si le fait de l'aider représente un vrai défi, ne vous inquiétez pas. Lorsque vous faites venir un enfant au monde, vous devenez associé avec Hachem, et Il vous aidera. Vous y arriverez." En entendant le conseil de Rav Steinman, je décidai d'accepter ce dossier. Lorsque le mari fuit ensuite admis à l'hôpital pour traitement, je lui rendis visite. Il me remercia profusément pour tout ce que nous avions fait, et je sus que nous avions pris la bonne décision. Et de fait, quelques mois plus tard, le couple attendait un bébé en bonne santé." Plus tard dans la soirée, l'homme qui avait sponsorisé la soirée se leva pour prendre la parole. Dans un grand acte de bienfaisance, il annonça publiquement qu'il ferait un don d'un million de dollars à l'organisation Bonei 'Olam. Chaque effort entrepris pour faire venir un enfant juif dans ce monde en vaut incontestablement la peine. Chaque néchamah est plus précieuse que tous les diamants du monde. Même si parfois, ces efforts peuvent représenter un challenge, il ne faut jamais oublier que Hachem est associé avec nous dans cette entreprise. On ne sait jamais - parfois les moyens que nous avions eu du mal à obtenir auparavant nous tomberont dans les mains alors qu'on s'y attendra le moins. |
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Rav Jonathan Rietti ויהי העם כמתאננים...זכרנו את הדגה...את הקישואים... ועתה נפשנו יבשה אין כל Où dans la Torah trouve-t-on la mitsvah d'être heureux ? Où [voit-on que] Hachem considère que nous sommes responsables de notre bonheur ? Dans la parachath Ki Tavo, probablement une des parachiyoth les plus bouleversantes de la Torah, on trouve la réponse à notre question. La raison donnée au pourquoi des quatre-vingt-dix-huit malédictions qui pourront affliger 'has véchalom le peuple Juif est indiquée dans la Torah : "תחת אשר לא עבדת את ה' אלוקיך בשמחה" – "parce que tu n'as pas servi Hachem avec joie" (Dévarim 28, 47). Lorsqu'on n'accomplit pas les mitsvoth de Hachem avec un sentiment de joie, les pires des calamités peuvent survenir. Mais le passouk ne s'arrête pas là. La Torah poursuit sur son explication quant à la raison des tragédies qui peuvent nous arriver : "ובטוב לבב מרוב כל". Cette phrase est généralement traduite : "[Parce ce que tu n'as pas servi Hachem] avec contentement de cœur et dans l'abondance". Qu'est-ce que cela signifie exactement ? Le Arizal observe que le mot "בשמחה" (bonheur) possède les mêmes lettres que le mot "מחשבה" (pensées). Le bonheur ne se détermine pas par ce qui nous arrive ou ce que nous possédons dans la vie. Il n'est pas non plus fonction de notre état de santé, richesse et enfants. Toutes ces données constituent des avantages très appréciables et facilitent certainement l'accès au bonheur. Cependant, il ne s'agit pas là des raisons ultimes qui permettent de ressentir le bonheur ou son absence. Le bonheur est une attitude, un état d'esprit qui est déterminé par ce sur quoi on décide de se concentrer. Le mot שמח (heureux) comprend les mêmes lettres que l'expression שמ מח (cham moa'h – là se trouve notre esprit). C'est ce sur quoi on décide de focaliser notre attention qui détermine notre sim'ha. Comment atteindre cet état d'esprit positif ? La Torah nous donne deux indices. Commençons par le premier : touv levav. Qu'est-ce que cela signifie ? Fondamentalement parlant, le premier usage d'un mot dans la Torah indique l'essence de ce que représente ce mot. La première fois que le mot lev est mentionné, c'est au sujet de l'humanité qui méritait d'être détruite par le Déluge. La Torah dit : "Vé'hol yétser ma'hchavoth libo rak ra' kol hayom" – "Le produit des pensées de son cœur était uniquement, constamment mauvais" (Béréchith 6, 5). Généralement, on comprend de ce passouk la mauvaise nature du "cœur" des hommes de cette génération. Mais en analysant ce verset avec plus de précision, on en arrive à traduire le mot lev par esprit. A cette époque, les gens ne pensaient que négativité à longueur de journées. S'il en est ainsi, pourquoi la Torah utilise-t-elle le mot cœur, le siège des émotions, pour désigner les pensées intellectuelles de l'esprit ? Rav Avigdor Miller zatsal explique que la Torah veut souligner l'importance de l'enthousiasme et de la passion dans l'accomplissement de la volonté de Hachem. Notre but n'est pas d'accomplir les mitsvoth machinalement et sans aucune flamme. C'est tout le contraire ! Notre investissement intellectuel dans les commandements de la Torah doit aller de pair avec du zeste et un enthousiasme sincère. Prenons quelques exemples où la métaphore du cœur se réfère de fait à l'esprit. Chlomo Hamélekh écrit : "Garde mon fils, les mitsvoth de ton père et ne t'écarte pas des enseignements de ta mère. Attache-les sur ton lev tout le temps" (Michlé 6, 20-21). Dans cet exemple, le mot "lev" se réfère plutôt à l'esprit. Nous devrions penser constamment aux idées et valeurs que nous avons apprises et dont nous avons été empreints depuis notre enfance. Voici un autre passouk : "Ecris-les [les mots de Torah] sur les "murs" de ton lev" (ibid.3, 3). C'est une très belle métaphore. Quelles photos accrochons-nous sur le mur de notre esprit ? S'agit-il de belles photos de notre famille et de nos réussites, ou s'agit-il de photos tristes représentant les objets de nos plaintes ? Chlomo Hamélekh nous conseille d'y placer des mots de Torah. C'est ce qui devrait être accroché à l'endroit le plus important de notre être. Et finalement : "Les jours du pauvre sont tous mauvais" (ibid. 15, 15). A-t-on besoin de la personnalité éminente qu'était Chlomo Hamélekh pour nous informer du fait évident que toutes les journées d'un pauvre sont misérables ? Il est évident que non. Mais voyez la fin du passouk. On voit là de quelle sorte de pauvreté il est question."tov lev michteh tamid" – "Un bon lev est perpétuellement en fête." Quelqu'un dont l'esprit pense toujours bien et positif est toujours heureux de vivre. Il éprouve toujours du plaisir de ce qu'il possède. En revanche, quelqu'un qui occupe son esprit et focalise son attention sur ce qui est négatif dans sa vie sera misérable. Comme il est obsédé par le négatif, il vit ses jours démuni, privé de la beauté de la vie. Il laisse passer les occasions à sa disposition de remarquer les bonheurs et bénédictions de l'existence. Passons à la suite : Après la description des six jours de la Création, la Torah déclare : "Et Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bien" (Béréchith 1, 31). Hachem ne définit que peu de choses comme étant "bonnes", et encore moins comme étant "très bonnes". Si pourtant, c'est ce qu'Il a déclaré au sujet de la Création du monde, c'est qu'il devait s'agir de quelque chose de particulièrement spécial. C'est le sens de l'accusation mentionnée dans la parachath Ki Tavo – "mérov kol", dans l'abondance. Nous portons la responsabilité de vivre une vie heureuse au sein de l'abondance que le monde nous offre. La vie présente inéluctablement des moments difficiles et désagréables, mais le bien qu'elle nous apporte est tellement supérieur ! Imaginez le scénario suivant : Lors d'une occasion festive, le mariage d'un ami proche par exemple, vous vous dirigez vers la table pour vous servir une boisson. Vous êtes sur le point de réciter la bénédiction, et le verre se brise et vous vous faites une coupure sur votre doigt. Vous prenez quelques mouchoirs et vous les appliquez sur le doigt pour arrêter le saignement. Voici le dilemme : Au mariage, vous avez de la belle musique, vous êtes en bonne compagnie avec vos amis, et la nourriture est délicieuse. Toutes les conditions nécessaires pour passer un excellent moment. Mais votre doigt vous fait mal. La douleur est concrète et se fait bien sentir. Maintenant, vous avez le choix : Est-ce que vous permettrez à la douleur sur le doigt de prendre le dessus sur la présence agréable de vos amis, la musique formidable et la nourriture délicieuse ? Ou bien toutes les bonnes choses qui se trouvent au mariage prendront le dessus sur la douleur ? Vous devez décider mentalement : Est-ce que je vais laisser cette douleur gâcher mon bonheur, ou laisser cette abondance de joie éclipser la sensation pénible ? Chlomo Hamélekh nous dit que nous avons toujours ce choix dans la vie. On peut décider de vivre mentalement misérablement en se focalisant sur les points négatifs et ce qui nous manque. Ou bien on peut choisir d'avoir un regard radicalement différent et de faire de notre vie un long banquet. Cette décision nous appartient. Quels seront notre attitude et notre état d'esprit ? Il serait prudent de suivre les leçons du plus sage des hommes et de profiter ainsi s'une longue vie emplie de sim'ha. |
Rav Avraham Schorr והמן כזרע גד הוא La Torah décrit ainsi l'aspect et la texture de la manne qui tombait pour le peuple juif dans le désert : "La manne était comme de la graine de coriandre". Par ailleurs, la manne avait naturellement le goût du miel (Chémot 16, 31). Mais il existe quelque chose qui dépasse la manne. Il s'agit de la Torah. David Hamélekh décrit la Torah comme étant "plus douce que du miel". Pour le peuple juif dans le désert, cette réalité était manifeste. Le klal Israël a commencé à manger la manne, aussi douce que le miel, peu de temps après qu'ils soient entrés dans le désert. Mais ils ont ensuite reçu la Torah et ont donc pu constater qu'il existait quelque chose d'encore plus extraordinaire. L'étude de la Torah s'avérait être une expérience tellement agréable que sa douceur dépassait incontestablement celle de la manne. Cette description de la Torah n'est pas une simple figure de style. Elle comporte des implications réelles et est porteuse d'une leçon profonde sur le développement de la personnalité. Considérons la question halakhique suivante : Si une personne décide de consommer du miel d'abeilles, peut-elle le faire même si le miel comporte également des morceaux d'abeilles non kacher ? Le Roch, un des premiers commentateurs majeurs du Talmid, cite Rabbénou Yonah qui considère que c'est autorisé en vertu de la douceur du miel qui neutralise le goût de l'abeille (Messekhta Brakhoth 6, 35). La force du miel peut conduire à des transformations. Il permet de prendre une abeille, qui est intrinsèquement impure, et de la rendre pure d'un point de vue halakhique. Il en est de même avec la Torah, note le 'Hafets 'Haïm. Sa nature transformative peut littéralement changer la vie d'une personne. On pourrait avoir tendance à penser qu'on ne pourra jamais améliorer son comportement, corriger son caractère ou surmonter ses tentations, mais rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. La sagesse profonde de la Torah et sa vérité ont le pouvoir de pénétrer nos néchamot de manière phénoménale. C'est la signification sous-jacente à l'idée de la Torah comparée au miel, explique le 'Hafets 'Haïm. Lorsque quelqu'un s'immerge profondément dans la Torah, la sagesse éternelle et les leçons pour la vie de celle-ci le débarrassent de toutes ses impuretés. Le caractère difficile et le comportement désagréable d'une personne peuvent être transformés par la puissance de la Torah, et au travers de son étude, on ne reste pas la même personne. Voilà jusqu'où va la beauté de notre Torah. |
Un petit message de Vous êtes-vous jamais demandé comment s'appelle votre néchamah ? Ou bien comment s'appelle la néchamah de votre ami ? En réalité, elles ont toutes le même nom : Kavod (honneur). Lorsque David Hamélekh veut faire référence à l'âme, il utilise le mot "Kevodi", mon honneur (par exemple : "'oura kevodi 'oura – réveille-toi mon âme, réveille-toi" – Tehilim 57, 9). Ceci est porteur de conséquences considérables. Ainsi que le Maharal le dit, lorsqu'on respecte quelqu'un d'autre, ce n'est rien moins que lui donner la vie et élever sa personne. On reconnait son unicité, et on lui permet de se sentir estimé, important et respecté. |
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