Parshat Parachat Behar en francais
Compiled and Edited by Elan Perchik
Parachat Behar Print Version
וצויתי את ברכתי לכם Je vous octroierai ma bénédiction… (Vayikra 25, 21) Jeudi soir, la femme de 'Haim reçut un coup de fil de sa sœur. "Je suis vraiment désolée, mais mon mari est très fatigué et il préférerait qu'on reste à la maison ce Chabbath." Il avait en effet été prévu que la belle-sœur de 'Haim ainsi que sa famille passent Chabbath chez 'Haim, mais apparemment, il n'allait pas en être ainsi. "Mais j'ai déjà préparé les repas de Chabbath !", s'exclama la femme de 'Haim. Après réflexion, ils en arrivèrent à une décision acceptée de part et d'autre. "J'ai une idée formidable, proposa la femme de 'Haim. Nous viendrons chez vous avec les repas que j'ai déjà préparés, et on pourra ainsi passer Chabbath ensemble. De cette manière, ton mari et toi pourrez rester tranquillement chez vous, et tu n'auras pas besoin de cuisiner." Cette idée approuvée, 'Haim et sa famille se rendirent chez sa belle-sœur vendredi après-midi. Peu de temps après que 'Haim soit entré chez sa belle-sœur, son regard fut attiré par un livre posé sur une table basse. 'Haim était réputé pour son extraordinaire diligence et son dévouement à l'étude de la Torah, et il y consacrait de fait la majeure partie de son temps disponible. Cependant, il y avait quelque chose dans ce livre qui l'intriguait. Il le prit et lut le titre : "Who by fire" (Qui par le feu). Le livre relate la manière dont 'Haya Malka Abramson avait sauvé ses trois enfants et sa grand-mère d'un incendie violent qui s'était déclaré chez elle et qui avait ravagé son appartement. Mme Abramson était entrée intrépidement dans l'appartement et avait réussi à sauver toute sa famille. Mais elle-même avait été brûlée sur plus de 85% de son corps. Son périple révèle une expérience tumultueuse, mais met en valeur sa émounah inflexible face à des difficultés indescriptibles. 'Haim prit le livre et se mit à le lire. Et il lut encore. Et encore. Tout au long du Chabbath, il garda ses yeux fixés sur les pages, et le livre ne le quittait pas. Quand arriva finalement l'heure de min'hah Chabbath après-midi, 'Haim se dirigea vers le beth hamidrach et prit place. En regardant autour de lui dans le grand beth hamidrach, il constata quelque chose de bizarre. Presque tout le monde le regardait. 'Haim essaya de ne pas y accorder trop d'attention, et il continua tranquillement sa prière en évitant les regards étranges lancés dans sa direction. D'ici la fin de la prière cependant, 'Haim était devenu assez curieux. Il se dirigea vers son ami, et lui demanda : "Est-ce que tu saurais par hasard pourquoi tout le monde me regarde ?" "Tu n'as pas entendu ce qui s'est passé ?" "Non, répondit 'Haim. Quoi ?" "Je suis désolé de devoir te l'annoncer, mais cette nuit, ta maison a pris feu. Apparemment, la chaudière située dans ton sous-sol a explosé et a causé un incendie. Ta maison n'est plus habitable." En entendant cela, 'Haim se tint immobile. Il ne pouvait que se demander ce qui se serait passé s'il était resté chez lui avec sa famille pour Chabbath, sans compter le fait qu'il aurait dû recevoir des invités. Plus encore, 'Haim comprenait à présent pourquoi il avait pris le livre de 'Haya Malka Abramson et l'avait lu de bout en bout. De manière évidente, Hachem lui avait envoyé un message. Parfois, on se demande pourquoi on doit passer par une certaine expérience ou pourquoi les choses se passent comme elles se passent. On ne sait pas toujours les raisons exactes des choses, et parfois on finit par le savoir. Quoi qu'il en soit, une chose est certaine : tout a un sens et une raison. Rien ne se fait par hasard. Hachem microgère toujours les événements tant globaux que personnels dans le monde et recherche nos meilleurs intérêts et bien-être. En soi, cela devrait nous servir de source de réconfort et de soulagement. Nous ne sommes jamais seuls dans la vie. |
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Rav Dovid Orlofsky Je me rappelle lorsqu'une fois, mon fils était revenu du jardin d'enfants, je lui avais demandé : "Alors qu'est-ce que tu as appris, aujourd'hui ?" "On a parlé de Lag Ba'Omer !" "Et qu'est-ce que tu as appris sur Lag Ba'Omer ?" ai-je poursuivi. "On a appris que Rabbi 'Akiva avait vingt-quatre mille étudiants et ils sont tous morts pendant une période de trente-trois jours entre Pessa'h et Chavou'oth. Lag Ba'Omer, ils ont arrêté de mourir, et alors on se réjouit." Et mon fils me regarda. "Papa, je ne comprends pas. Pourquoi est-on content ? Ils sont tous morts." Bonne question. Allons-y lentement. Vingt-quatre mille élèves quittent ce monde pendant une période de trente-trois jours, et le trente-troisième jour est déclaré jour de fête parce qu'ils sont tous morts. C'est comme si on disait que quelqu'un avait investi 24.000 dollars à la bourse, et qu'il perdait chaque jour 1.000 dollars. Alors qu'a-t-il fait le vingt-quatrième jour ? Il a organisé une fête parce qu'il n'avait rien perdu ce jour-là. Mais un instant ! Il ne lui restait plus un sou. On ne peut pas dire qu'il s'agissait d'une source de réjouissance ! Alors quelle est l'essence de Lag Ba'Omer ? Le Pri 'Hadach (Choul'han 'Aroukh, Ora'h 'Haim 493, 2) donne une réponse très énigmatique : "Peut-être se réjouit-on en raison des cinq étudiants de Rabbi 'Akiva qui sont venus par la suite." Lorsque tous les vingt-quatre mille élèves sont morts, Rabbi 'Akiva a trouvé cinq autres étudiants à qui il a enseigné tout ce qu'il savait et a diffusé la Torah au travers d'eux. Cette réponse soulève tout de même une question : quel rapport avec Lag Ba'Omer ? Après tout, rien ne prouve qu'il ait commencé à enseigner à ces cinq étudiants le jour de Lag Ba'Omer. Penchons-nous sur la vie de Rabbi 'Akiva. 'Akiva avait quarante ans et était ignorant et analphabète. De plus, son métier de berger ne constituait pas un atout des plus intéressants pour parvenir à une carrière réussie. Cependant, Ra'hel, fille du riche Kalba Savou'a, vit quelque chose de spécial en 'Akiva, et décida de se marier avec lui à condition qu'il accepte d'étudier la Torah pendant douze ans. En entendant une proposition de chiddoukh aussi sophistiquée, 'Akiva répondit : "Je dois y réfléchir. Je ne sais pas si je suis prêt à rester assis et étudier la Torah pendant tant de temps. De plus, je ne sais pas lire." Mais 'Akiva passa ensuite devant un rocher sur lequel des gouttelettes d'eau tombaient en érodant sa surface. Et il se dit ensuite : "Si des petites gouttes peuvent créer un trou dans un rocher solide, certainement la Torah, comparée au fer, peut pénétrer mon cœur malléable." 'Akiva retourna ensuite voir Ra'hel pour lui annoncer qu'il acceptait sa proposition. Se précipitant vers son père, Ra'hel annonça : "Mazal Tov, je suis fiancée ! Je vais me marier avec 'Akiva." Kalba Savoua' à ce stade réfléchissait frénétiquement : "'Akiva, 'Akiva, 'Akiva ? Qui est 'Akiva ?" Rappelle-toi, dit Ra'hel. 'Akiva, le berger." "Qui ? Cet ignorant ? Hors de question ! Si tu fais ça, je ne te donnerai pas un centime. Je te garantis que tu n'auras aucun profit de mon argent !" "Comment ça s'est passé avec ton père ?" demanda 'Akiva. "Ne te fais pas de souci, répondit Ra'hel. Nous nous marierons quoi qu'il en soit, et tu iras ensuite à la yéchiva." 'Akiva se trouva ensuite au 'héder avec des enfants de trois ans pour apprendre le Aleph-Beth. Imaginez un peu le scénario : "Chimi, comment fait le pata'h ?" "Pata'h Aleph – a, pata'h Beh – ba, pata'h Guimel – ga." "Très bien Chim'i ! 'Akiva, à toi." "Tséré Aleph – é, tséré Beth – bé… Est-ce que je peux avoir un bonbon ?" Cette situation était probablement humiliante. Mais 'Akiva persévérait et apprit ainsi à lire lentement mais sûrement. Il passa du 'Houmach au Navi, à la michnah, à la guemara et alla encore plus loin. Douze ans plus tard, il était devenu Rabbi 'Akiva avec douze mille étudiants. Il était temps à présent de rejoindre sa femme. Rentrant chez lui, il entendit sa femme dire qu'elle voulait tant qu'il se trouve à la yéchivah et qu'il étudie douze ans de plus. Sans attendre, Rabbi 'Akiva retourna tout de suite sur ses pas. Douze ans plus tard, Rabbi 'Akiva avait douze mille étudiants de plus. Rentrant finalement chez lui après vingt-quatre ans et avec vingt quatre mille étudiants, Rabbi 'Akiva fit l'éloge de son épouse pour son dévouement hors pair dans son développement dans l'étude et formula la célèbre phrase : "Tout ce que vous et moi possédons [dans l'étude] lui appartient à elle." Kalba Savou'a entendit bientôt qu'un grand sage était arrivé en ville. Il se sentait abattu les dernières années parce qu'il s'était aliéné sa fille bien-aimée, et il aurait tellement voulu annuler son serment. Il se rendit alors chez ce grand rav et lui dit : "Rav, qu'est-ce que je peux faire ? J'ai banni ma fille de chez moi." "Pourquoi avez-vous fait cela ?" demanda Rabbi 'Akiva. "Parce qu'elle s'est mariée avec un ignorant de quarante ans qui ne savait pas lire. Mais je regrette. Est-ce qu'il me reste quelque chose à faire ?" "Eh bien, auriez-vous fait ce serment si ce mari était allé étudier sérieusement la Torah et était devenu un vrai talmid 'hakham ?" "Non". "Et s'il était devenu un sage comme moi ?" Pause. "''Akiva ? C'est toi ?" Et ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre. A ce stade, la vie était belle. 'Akiva avait soixante-quatre ans et a des milliers d'étudiants qui le suivaient, une épouse merveilleuse, et un compte en banque bien rempli. Il profitait de ses années dorées. Ses étudiants continuaient à progresser et devenaient des personnalités d'envergure en Torah. Ils étaient la crème de la crème en termes de connaissance en Torah et de capacités. De par l'ampleur de leur Torah, ils galvanisaient le peuple juif. Si l'histoire s'était arrêtée là, on aurait pu parler de fin heureuse. Mais l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Quelqu'un aborda un jour Rabbi 'Akiva. Mauvaises nouvelles. "Rabbi 'Akiva, nous sommes désolés de vous annoncer cela, mais votre étudiant est décédé." "Lequel ?" "Il y en a à peu près sept cent." Même chose le lendemain. Et aussi le jour d'après. Et encore. Et encore. Pendant trente-trois jours, Rabbi 'Akiva entendit les tragédies qui frappaient ses chers élèves. C'était le travail de toute la vie de Rabbi 'Akiva Tout était en train de s'écrouler sous ses yeux. Il courait du lit d'un malade à une levayah puis à une visite de chiv'ah, et la souffrance et les pertes qu'il vivait étaient continuelles. Des milliers de disciples, qui constituaient son réceptacle de connaissance en Torah, étaient en train de mourir. Et un jour, alors que Rabbi 'Akiva assistait à la lévayah de son 23.999ème talmid, quelqu'un lui annonça : "Votre dernier disciple vient de mourir". Tout était terminé. Sa vie entière réduite en cendres. Il ne restait plus rien. Aurait-on trouvé à redire à Rabbi 'Akiva s'il avait abandonné à ce stade ? L'aurait-on blâmé s'il avait dit : "Je suis un vieil homme brisé qui a tout perdu. Je démissionne. Je vais m'asseoir et étudier seul à partir de maintenant" ? Mais Rabbi 'Akiva n'a pas dit cela. Il s'est lancé à nouveau et a reconstruit sa vie entière et la vie du peuple juif à partir de cinq disciples. D'où a-t-il tiré la force pour aller de l'avant ? Comment a-t-il réussi à poursuivre la bataille ? Après avoir vu sa vie se démanteler, Rabbi 'Akiva s'est relevé, s'est épousseté, et a dit : "Recommençons à zéro." Essayez seulement d'imaginer ce que cela pouvait lui faire de passer d'un auditoire de dizaines de milliers d'étudiants à cinq élèves au fond d'une petite salle de classe. Cela devait être extrêmement difficile. Mais Rabbi 'Akiva fit un bond en avant. Et qui était un de ces cinq étudiants ? Rabbi Chim'on bar Yo'haï. Et le dernier jour de sa vie, Lag Ba'Omer, Rabbi Chim'on révéla la lumière cachée du Zohar au monde. La puissance de Lag Ba'Omer était que Rabbi 'Akiva s'était relevé après avoir vu sa vie s'écrouler complètement autour de lui. Il a tout repris à zéro avec cinq étudiants. Et ce sont ces cinq étudiants qui ont entrepris de changer le monde. Beaucoup de personnes abandonnent dans la vie. Ils ont des rêves et des visions, mais dès qu'un obstacle se présente à eux, ils baissent les bras. Ceux qui ont la force de se relever après des tragédies et des destructions, et de poursuivre ce en quoi ils croient tirent leur force de Lag Ba'Omer. C'est cette force qui est révélée en ce jour. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Même sur son lit de mort, on peut changer le monde. A quel stade abandonne-t-on ? A quel stade peut-on décider qu'il est trop tard ? Quand peut-on se dire : "Je n'arrive pas à me relever de mes cendres et à aller de l'avant ?" Le matin de Lag Ba'Omer, lorsqu'on regarde dehors et qu'on voit tous ces brasiers réduits en cendres, on se rappelle de la vie de Rabbi 'Akiva. Et on se rappelle que la notion de tout abandonner ne devrait pas exister. Je ne suis jamais trop âgé, il n'est jamais trop tard, et je ne me repose pas sur toutes les nombreuses opportunités perdues pour ne jamais revenir. Je peux considérer ma vie maintenant et dire : "Je peux devenir la personne que je veux devenir et je peux faire tous les choix que je veux. Peu importe ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie. Aujourd'hui, je peux commencer à devenir la personne que je veux devenir. Je peux terminer mon périple jusqu'au Har Sinai et expérimenter ce moment spirituel incroyable qui me transformera, moi ainsi que le reste du peuple juif. Lab Ba'Omer est le jour où on trouve la force de devenir ce qu'on veut être sans compter les difficultés. On se rappelle de Rabbi 'Akiva, de Rabbi Chim'on bar Yo'hai, et de ces flammes d'alors aujourd'hui réduites en cendres. Et on peut alors dire courageusement : "Je n'abandonnerai jamais". |
Un petit message de J'ai une fois entendu un commentaire très instructif d'un rav concernant cette période de l'année : "Si vous ressentez un sentiment négatif à l'égard d'un autre juif ou si vous ne vous entendez pas avec un autre membre du peuple d'Israël, gardez ce sentiment pour le lendemain de Chavou'oth". Tout au long des jours de Sefirath Ha'Omer, nous sommes censés travailler sur la construction de notre personnalité. En faisant cela comme il se doit, on peut avoir la chance de voir ces sentiments désagréables envers autrui se dissiper lentement mais sûrement, voire, d'ici Chavou'oth, disparaitre. |
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