Parshat Parchat Metzora en francais
Compiled and Edited by Elan Perchik
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Parachat Metzora Print Version
8 Nissan 5779 | 13 Avril 2019
Compilé et édité par Elan Perchik
Traduit par Sarah Saghroun
Rav Avraham Nissanian
Une fête de bar-mitsvah
ואם דל הוא ואין ידו משגת
S'il est pauvre et que ses moyens sont insuffisants… (Vayikra 14, 21)
C'était une famille de quatre personnes dont des garçons jumeaux qui vivait une vie simple et agréable en Amérique. Les garçons étaient reconnaissants pour tout ce qu'ils possédaient et les années passant, ils devinrent de jeunes garçons prévenants et attentionnés.
Près de deux mois avant leur bar mitsvah, leur père les emmena faire un voyage de deux semaines et demi à travers les Etats-Unis. Lorsqu'ils se rendirent compte qu'un ami d'enfance du père habitait dans un des lieux qu'ils comptaient visiter, ils organisèrent une réunion. L'ami en question était devenu le rav respectable d'une communauté, et cette réunion après tant d'années promettait de constituer tant un privilège qu'un moment agréable.
Voyageant de ville en ville, ils arrivèrent au bout d'un certain temps là où résidait l'ami du père. S'étreignant, les deux hommes eurent un échange chaleureux et entamèrent une discussion. Cependant, leur conversation ne dura pas longtemps.
Après un court moment, le rav dit : « Je suis vraiment désolé, mais je dois y aller maintenant. Il y a un certain couple russe qui n'avait pas réussi à avoir d'enfant pendant dix ans, et ils viennent d'avoir un petit garçon. Malheureusement le bébé a contracté une grave maladie et il est en condition critique. Les parents vont d'un docteur à l'autre, et ils ont appris que le bébé ne pourrait survivre que s'il subissait une certaine opération qui coûte dix-mille dollars. Ils ne possèdent pas cette somme, mais ils en ont désespérément besoin. Ils m'ont demandé si je pouvais les aider à collecter cette somme. Jusque-là, je n'ai réussi à obtenir que dix-mille dollars, et il me manque encore dix-mille dollars. Je dois maintenant rencontrer quelques familles et j'espère que je pourrai recevoir de l'aide de leur part. On essaiera de planifier un autre moment ensemble. » Le rav se dirigea vers sa voiture.
Un des jumeaux en entendant ce terrible histoire s'approcha immédiatement de son père. « Papa, pourrions-nous faire un don de dix-mille dollars et sauver le bébé ? » Le père écouta son fils et répondit : « Je ne suis pas sûr que nous en ayons les moyens. Ce voyage nous a déjà coûté très cher.
- Et si nous donnions l'argent que nous avions prévu d'utiliser pour notre fête de bar mitsvah ? proposa le garçon.
- C'est remarquable de ta part de faire une telle proposition, répondit le père, mais il faudrait que tu en parles avec ton frère. Va lui demander ce qu'il en pense. »
Le garçon courut en direction de son frère et lui expliqua la situation. « Bien sûr que nous pouvons renoncer à notre fête de bar mitsvah pour sauver ce bébé ! » répondit le frère. Le garçon retourna en courant vers son père et lui fit part joyeusement de la réponse de son frère.
En entendant que ses enfants désiraient renoncer aux festivités qui devaient être leurs au profit d'un frère juif, le père accepta. Ils rebroussèrent chemin et ils arrivèrent juste à temps pour faire signe au rav qui était en train de démarrer. « Rav, cria le père, revenez ! Nous allons vous aider. » Le rav fit demi-tour et revint. « Ecoutez, vous n'avez besoin d'aller nulle part. Mes enfants ont décidé de renoncer à leur fête de bar mitsvah pour participer au sauvetage de cet enfant. » Sur ce, le père prit un chèque, inscrivit le montant de dix-mille dollars, et le tendit au rav.
Lorsqu'arriva la date de la bar mitsvah des deux garçons, ils eurent droit à une petite fête agréable dans leur jardin au lieu de la fête somptueuse qu'ils auraient pu avoir. Tout était bien disposé et l'ambiance était joyeuse malgré les proportions réduites des festivités. Soudain, un homme à l'aspect familier entra. C'était le rav à qui les garçons avaient donné la grosse somme d’argent. Il était venu de New York pour assister à la bar mitsvah. Il se tourna vers le père et demanda : « - Est-ce que je peux prendre la parole ?
- Bien sûr, répondit le père. Allez-y ! »
« Je veux que vous sachiez, commença-t-il, pourquoi cette bar mitsvah est célébrée à la maison, et non dans une belle salle. Ces deux jeunes bar-mitsvah ont décidé de renoncer à leur fête pour sauver la vie d'un bébé. » Pas toutes les personnes présentes étaient au courant de cela et cette information fit taire tout le monde. « Je n'ai pas terminé », poursuivit le rav. Il sortit une enveloppe de sa poche et il dit : « Il existe un certain comité qui a pour mission de recueillir les récits de toutes les bonnes actions faites aux Etats-Unis. Chaque année, le comité décerne la "Meilleure Bonne Action de l'Année". » Le rav ouvrit l'enveloppe et sortit une pièce de papier. C'était un certificat de cette organisation qui louait les garçons pour leur noble action, et qui les élisait comme ceux ayant accompli l'acte le plus généreux de cette année-là. En entendant cela, les deux frères se mirent d'accord sur le fait que de tous les cadeaux qu'ils avaient reçus, aucun n'était comparable à celui-là. La présence du rav ainsi que le certificat de ce comité constituaient leur cadeau le plus précieux.
Les années passèrent. Arriva le tour d'un de ces garçons, qui avaient si généreusement renoncé à leur fête de bar mitsvah des années auparavant, de célébrer la bar mitsvah de son propre fils. Il décida d'organiser une fête pour son fils, et tous les arrangements furent faits. Le jour attendu arriva enfin.
Le grand-père du jeune bar mitsvah, honoré de la présence de nombreux membres de la famille, était également présent. Assis aux côtés de son fils et de son petit-fils, le grand-père se mit à se remémorer ce qui était arrivé des années plus tôt. Il se rappela le voyage qu'il avait fait avec ses fils jumeaux dans les Etats-Unis et tous les beaux moments qu'ils avaient passé ensemble.
Le grand-père et le père du bar-mitsvah méditaient sur le passé quand un monsieur plus âgé accompagné d'un jeune garçon entra dans la salle. Le grand-père et le père jetèrent un coup d'œil dans leur direction, mais il était difficile de distinguer précisément de qui il s'agissait. Lorsque le vieil homme s'approcha d'eux, ils le reconnurent tout de suite. Il s'agissait du rav qui était venu des années auparavant à la bar mitsvah des jumeaux. Il était à présent bien plus âgé et avait besoin de quelqu'un pour l'aider à marcher.
Lorsque le rav arriva vers eux, ils échangèrent des propos affectueux et appréciatifs réciproques. Ce moment était très joyeux et émouvant. Cependant, le rav n'était pas venu de si loin à seule fin de saluer le grand-père et le père du jeune bar mitsvah. Il avait quelque chose d'autre en tête. Il se tourna vers le père du bar mitsvah et lui dit : « Je t'ai apporté un cadeau très précieux aujourd'hui. Est-ce que je pourrais m'adresser au public ? » Et sans plus attendre, le rav commença :
« Il se peut que vous ne soyez pas tous au courant, mais il y a des dizaines d'années, le père du bar mitsvah avait fait avec son frère un don de dix mille dollars pour sauver un bébé russe. Cette année-là, les garçons avaient reçu un certificat les honorant et récompensant leur acte généreux. Cependant, aujourd'hui, ils recevront un cadeau bien plus précieux qu'un certificat. »
Le garçon que tous avaient pris pour le petit-fils du rav s'avança. C'était le garçon russe qui avait eu sa vie sauvée. « Je voulais que vous voyiez à qui vous avez offert la vie, dit le rav aux frères jumeaux devenus adultes. Cela fait des années qu'il essaye de venir vous voir pour vous remercier de votre acte généreux. J'ai pensé que le moment le plus adéquat serait au moment de la bar mitsvah d'un de vos fils. Voilà comment il est arrivé là ! »
Il ne faut jamais sous-estimer l'impact bouleversant que nos actions peuvent avoir. Quand ces jeunes garçons choisissaient de renoncer à leur propre fête, ils laissaient place à de plus grandes festivités encore : le don de la vie à un autre être humain. Une décision peut changer le futur pas seulement d'une personne, mais de tous ses descendants. Ceci étant dit, nous pouvons mieux apprécier l'enseignement de nos sages (Sanhédrin 37a) : « Celui qui sauve la vie d'une personne est considéré comme s'il avait sauvé la vie d'un monde entier. »
Un petit message de
Rabbanith Amit Yaghoubi
Il y a des années, je m'entretenais avec ma rabbanith, Chira Smiles, de cette période de l'année, et je mentionnai un problème au sujet duquel je ressentais un besoin urgent de parler en public. Mais elle m'en dissuada. « Sois une matsah » me dit-elle. Lorsqu'on se prépare pour Pessa'h, on a de nombreuses opportunités d'être une matsah. Si un enfant ou quelqu'un de la famille mange du 'hamets dans une chambre qui a déjà été nettoyée, on peut réagir avec colère : « Je t'avais dit que c'était déjà nettoyé ! », ou on peut réagir en disant calmement : « Peut-être que tu ne m'avais pas entendue, mais j'ai déjà nettoyé cette pièce. Pourrais-tu manger ailleurs ? » Avant de manger de la matsah le soir du Seder, il serait sage de devenir d'abord soi-même une matsah.
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